L’enfance est une partie si nébuleuse de la vie qu’il arrive que certains adultes l’oublie totalement, comment pourrait-on les blâmer ? Dans le fond aucun de nous ne se souvient de son premier cri, de la première chose qu’il a vu en venant au monde, tout ce que nous pouvons en dire ce sont les choses qu’on nous a racontées, de temps en temps si on a de la chance il reste certains vestiges de cette époque comme des photos ou même des vidéos. Né dans une famille aux moyens importants Hodges possède des souvenirs conservés comme de vrais trésors. Il y a par exemple cette photo prise aux pieds de la grande pyramide de Gizeh, elle y montre les parents de Hodges, lui était grand, les cheveux clairs et les yeux verts et elle bien plus petite, le teint mâte, les cheveux d’ébènes et les yeux tout aussi sombres. Lui arrivait d'Irlande avec sa copine de l'époque, il était professeur d’archéologie et elle, native du Caire, elle était guide touristique en Égypte. Tous deux amoureux de ce pays il ne fut pas surprenant de les voir se plaire et s’aimer.

Prenons cette autre photo, les parents de Hodges à nouveau, mais cette fois ils sont en costume d’apparat, sa mère porte une robe si claire qu’on pourrait croire qu’elle est blanche, prise ainsi sur les terres irlandaises des Peeterson, les deux époux semblent si heureux qu'on pourrait les croire protagonistes d'un film romantique. Tous deux étaient de confessions différentes, il fut difficile de faire accepter ce mariage mixte à leurs parents mais dans le fond le principal n’était-il pas qu’ils soient heureux ? Après un mariage et une lune de miel sur le Nil, la mère de Hogdes revint en Égypte le ventre rond, un premier enfant était donc attendu ; un fils.

- Mummy : « Quel nom veux-tu lui donner ? »
- Daddy : « Je ne sais pas, que penserais-tu des prénoms de nos pères ? »
- Mummy : « Hettrick Nebsen ? Non surement pas … » dit-elle en souriant.
- Daddy : « C’était une proposition comme une autre ! »
- Mummy : « Que pense-tu de Hodges Slevin ? Slevin est un prénom irlandais, il plaira à tes parents et Hodges est un prénom original que j'apprécie beaucoup. »
- Daddy : « Hodges ? Hodges Slevin Peeterson ? … ça lui va très bien. »

Hodges était donc le fils premier né, de cette façon la famille serait toujours protégée par un fils d’Égypte et un descendant de l'Irlande originelle. Regardez cette vidéo en noir et blanc on peut voir les premiers jours de Hodges, on entend ses parents s'extasier devant les mimiques de l'enfant, on peut également voir les richesses autour du berceau, les deux familles étant parmi les plus riches de leurs états. Sur une autre vidéo on entend la mère de Hodges raconter à son fils les histoires des dieux égyptiens et notamment celle de Seth, dieu redouté par la plupart des égyptiens à cause de son tempérament violent.

(c) BeLie
Chapitre deuxième ; adolescence privilégiée

C’en est assez des photos et autres vidéos ; Hodges fut bien assez grand pour se souvenir de tout ce qui se passa ensuite, tout commença par son entrée dans le grand monde comme l'appelait ses parents, la haute société, enfin il découvrit des gens comme lui et fut bien surpris de découvrir le nombre affolant de personnes riches qui vivaient si près de chez lui. Le début fut difficile, il fallut plaire à tout le monde, vivant en Irlande mais ayant des origines égyptiennes de par sa mère, certains pensaient qu'il n'avait pas sa place parmi les grandes familles irlandaises, mais il leur montra bien vite qu'il en était plus que digne. Son sourire et son ton enjôleur ne laissait pas les demoiselles indifférentes et très vite il se découvrit une popularité qu’il n’imaginait pas, il avait ces racines exotiques qui faisaient de lui le garçon qu'on voulait avoir dans son carnet d'adresse, celui qu'on voulait inviter pour se divertir et ne plus avoir à faire qu'aux jeunes irlandais pure souche qui finissaient par tous se ressembler. Par la suite il sortit avec une jeune fille, puis deux, et une autre, encore une autre, il offrait du plaisir aussi souvent que possible et ne manquait pas d'en prendre, mais son cœur il le préservait, il ne s’attachait pas, hors de question, aucune n'était assez bien pour lui, elle profitaient toutes de leur argent pour se servir et avoir tout ce dont elles avaient envie. Le besoin n'avait pas de signification pour elles et il les trouvait fades bien que certaines lui ressemblaient bien plus qu'il ne l'aurait voulut. Sa jeune sœur était un peu son double féminin, elle aussi accumula les conquêtes passant parfois pour une salope, mais le cœur d’un Peeterson est bien protégé et bien malin est celui qui parvient à s’y faire une place.

Le jeune homme grandissait et aimait de plus en plus vire dans ce monde si particulier, ses parents étaient partis vivre en Égypte, il ne les voyait que rarement mais étrangement ils ne lui manquaient pas, pas du tout. Il développa un don pour le mensonge, l'ambiguïté et la perversion ; devenant ainsi plus dangereux, il valait mieux être ami avec lui car il possède une façon bien à lui de se venger de ses ennemis, une rumeur par-ci, des photos gênantes par là ... Il sentait que les études n'étaient pas faites pour lui, il décida donc d'en faire le moins possible et que de toute façon le porte-feuille familial suffirait à subvenir à ses besoins, et le plus triste c'était qu'il avait raison. Fils aimé de cette famille il n'avait pas besoin de demander que déjà il obtenait.

- Hodges : « Je m'ennuie ici. »
- Friend : « Tu plaisante ? Tu as tout ce que tu veux !! De l'argent, des filles, de l'alcool et bien plus ! »
- Hodges : « Tout cela ne m'amuse plus, je les connais déjà toutes ... elles ont toutes froissées mes draps, je veux de la nouveauté. »
- Friend : « Attends l'été, tu pourra allez en Égypte et là-bas tu auras toutes les jolies égyptiennes au teint hâlé. miam ! je compte sur toi pour m'inviter. »
- Hodges : « Oui, un peu d'exotisme ne peu pas faire de mal. »

Ce n'était pas d'exotisme dont avait besoin Hodges, c'était plus que ça, il avait besoin de profondeur. Il avait besoin de rencontrer des personnes qui n'avaient pas été pourries par l'argent, des gens "normaux". Mais n'allez pas croire qu'il devienne plus mou ou plus tendre, non, bien sur que non, disons plutôt qu'il avait besoin de voir autre chose pour un moment mais que dans le fond même si l'on chasse le naturel il finis toujours par revenir au galop.







Hodges n'avait pas vingt-et-un ans que déjà il avait parcouru le monde ; il connaissait les femmes de tous les continents, il avait aimé le temps d'une nuit des africaines, des italiennes, des françaises, des russes, des chinoises, des américaines, des indonésiennes et même des australiennes. Il avait eut des blondes, des brunes et des rousses, des femmes naturelles et d'autres femmes "plastifiées", "améliorées" ... Mais comme pour de nombreux hommes, il ne sont bien que chez eux, alors Hodges est rentré, il a décidé que les voyages seraient désormais occasionnels, qu'il n'aurait plus besoin d'aller ailleurs pour être heureux. Chaque mois il recevait des présents de la part de ses parents, des reliques toutes plus chères les unes que les autres ; plus le temps passait plus les profits de la famille Peeterson était importants, plus le temps passait et plus Hodges plongeait dans la débauche et l'excès, jusqu'au jour où son regard se posa sur une jeune irlandaise, Laoise, une jolie rousse à la peau si claire qu'elle paraissait angélique, les cheveux longs et bouclés et un visage si fin qu'il paraissait irréel. Il ne lui plut pas immédiatement, elle connaissait sa réputation et refusait d'avoir de quelconques rapports avec un homme tel que lui. De son côté il tenta de la séduire par tous les moyens. Il lui faisait porter des fleurs, il faisait attendre son chauffeur au volant de l'une de ses plus belles voitures devant son université, il faisait livrer tous les aliments qu'elle préférait ... Pendant qu'il ne pensait qu'à elle, toutes les autres demoiselles de son entourage devinrent inexistantes, il n'avait plus un sourire pour elles, plus un mot. C'est sans doute ce qui lui plut, le fait qu'un garçon comme Hodges puisse perdre la tête pour elle et elle seule.

Laoise finit par faire confiance à Hodges, le couple défraya la chronique, personne n'aurait cru que Hodges puisse être fidèle, souriant et gentil, elle l'avait véritablement changée ; et le jour où ils annoncèrent leurs fiançailles, Laoise apprit à Hodges que bientôt il serait père. Le jeune homme fut bien surpris d'apprendre une nouvelle si importante, tout désormais serait changé, tout devenait plus officiel. Il ressentit alors une énorme bouffée de chaleur, il se rendit compte que désormais il ne pourrait plus vivre qu'avec une seule et unique femme, que maintenant il ne pourrait sortir comme il le faisait avant, il se rendit compte qu'il avait réellement changé depuis sa rencontre avec Laoise et que tout ça, ça n'était pas lui, les sorties sur la plages, les randonnées dans les montagnes, les balades à cheval ... Il eut l'impression qu'un étau se resserrait autour de lui, qu'il lui comprimait la poitrine et qu'il ne pourrait bientôt plus respirer. Alors il disparut, il partit pour l'Égypte, et ne revint qu'à la naissance de sa fille, huit mois plus tard.

- Hodges : « Elle est magnifique. »
- Laoise : « Elle te ressemble, j'espère juste qu'elle ne disparaitra pas lorsqu'elle aura appris à marcher, j'espère qu'elle ne deviendra pas comme son père. »
- Hodges : « Je suis désolé, mais je n'étais pas prêt ... »
- Laoise : « Tu n'étais pas prêt ? Parce que moi je l'étais peut être ? je n'ai que vingt ans et tu m'as laissé là, seule et enceinte !! »
- Hodges : « Je te demande pardon ... je voulais juste la voir, je ne pourrais pas être père, je ne saurai pas ... »
- Laoise : « Dis plutôt que tu n'essaiera pas ! » Elle marqua une pause puis repris en le regardant dans les yeux. « Reste je t'en pris. Pas pour moi, mais pour elle. Elle a besoin d'un père ... elle a besoin de son père. »

Hodges plongea son regard dans les yeux du nourrisson et alors toutes ses réticences avaient disparues, tout le reste était très clair Laoise et Hodges avaient rompus leurs fiançailles et le jeune homme recommençait tous ses excès, les femmes, l'alcool, la cigarette et même la drogue. Mais lorsqu'il était avec sa fille il était différent, il était doux, gentil, il jouait avec elle et la couvrait de cadeaux ; Laoise espérait qu'un jour qu'il lui reviendrait mais chaque soir il rentrait chez lui avec une fille différente, c'en était fini pour eux deux c'était une certitude, elle ne pouvait se consoler que d'être la seule à lui avoir fait un enfant.








Sa fille était sa princesse, hors de question pour lui de passer une journée sans la voir, il envisagea même de proposer à Laoise de venir s'installer dans son immense demeure habitée désormais uniquement par Hodges et sa sœur. Mais les aller et venues des conquêtes de sa sœur ainsi que les siennes n'étaient pas un milieu de vie adapté pour un enfant. Il allait donc la voir aussi souvent que possible, son cœur de pierre devenait douceur en sa présence, mais ce qu'il ignorait c'était que bientôt son cœur serait son plus grand point faible. Lui si fort, qui fumait la vie par les deux bouts serait bientôt rattrapé par tous ses excès ; lui qui ne vivait qui l'instant présent verrait son avenir se réduire désespérément et ne pourrait espérer aucune rémission ; lui qui achetait tout ce qu'il désirait avant même d'en avoir besoin se rendrait bientôt compte que l'argent ne peux pas tout offrir. Ce fut lors d'une soirée qu'il réalisa qu'il n'était pas si invincible qu'il le pensait. Alors que la fête battait son plein, que tout le monde était arrivé et qu'enfin les choses sérieuses allaient commencées ; pendant que Hodges commençait à faire la cour à plusieurs demoiselles dans le but de ne pas finir la soirée tout seul, une violente douleur le frappa au niveau de la poitrine, il serra son verre si fort qu'il explosa dans sa main lui taillant ainsi des coupures dans la paume de la main. Il déposa son autre main tout contre son cœur, il avait l'impression qu'on le serrait si fort qu'il lui était presque impossible de respirer. Tout se passa en quelques secondes mais pour lui se fut aussi long qu'un match de rugby. La musique s'arrêta, des cris se firent entendre et un des amis de Hodges se précipita sur lui, maintenant à genou cherchant à reprendre son souffle, très vite les sirènes se firent entendre et Hodges perdit connaissance.

Il se réveilla à l'hôpital, des murs blancs, si quelconques ... il était perfusé et relié à nombres d'écrans qui donnaient toutes ses constantes. Après plusieurs jours pour se remettre sur pied et durant lesquels il ne vit aucun médecin, il demanda à sortir de l'hôpital, il ne pouvait pas laisser sa fille âgée de trois ans à peine venir tous les jours dans un endroit tel qu'un hôpital. Il aimait la voir tous les jours mais il sentait qu'elle n'était pas bien dans cet endroit, tout comme Laoise qui permettait à la petite de rester de moins en moins longtemps. Les parents de Hodges rentrèrent d'Égypte, ils n'avaient pas vu leur fils depuis deux ans et pourtant ils étaient rentrés, le jeune irlandais savait que cela n'annonçait rien de bon ; il voyait ses parents discuter avec les médecins alors qu'on ne lui disait rien, était-ce normal ? il était majeur depuis longtemps, il vivait seul depuis longtemps également, ces infantilisations étaient insupportable pour lui, alors il exigea de parler au médecin qui s'était occupé de lui.

- Doctor : « Monsieur Peeterson ... »
- Hodges : « Faisons fis des convenances, vous avez discuté bien assez longtemps avec mes parents dans mon dos, pour vous montrer poli. »
- Doctor : « Oui ... heu ... bien sûr ... et bien je n'ai pas de bonnes nouvelles. »
- Hodges : « C'est à dire ? Je suis prêt à prendre des traitements ... »
- Doctor : « Les traitements ne sont plus envisageables. »
- Hodges : « Une chirurgie alors ? Je suis jeune et endurant, ça ne devrait pas poser de problèmes. »
- Doctor : « Je suis désolé Sir mais la chirurgie n'est pas envisageable non plus ... je suis désolé il n'y a plus rien à faire. »
- Hodges : « Quoi ? Vous plaisantez ? Je ... ma fille ? »
- Doctor : « Ça n'est pas héréditaire, elle ne risque rien. »
- Hodges : « Bien, tant mieux ... Combien ... Combien de temps me reste-t-il ? » Demanda-t-il difficilement.
- Doctor : « C'est difficile à dire, peut-être six mois, peut-être un an. »

Le couperet était tombé, la sentence serait donc appliquée, un an maximum pour finir une vie qui ne faisait que commencer. Tous étaient au courant, mais personne n'avait voulu le lui dire. Maintenant il ne lui restait plus qu'une seule chose à faire, une chose que tout le monde attendait de lui, se poser, se marier pour ne pas mourir célibataire et s'occuper de sa fille le temps qu'il lui restait. Mais Hodges n'est pas du genre à faire ce qu'on attend de lui, en esprit libre il décida de rejeter tous ceux qui l'aimait, il devint plus violent et plus cinglant qu'il ne l'était au par avant. Aucun ne comprit ce qu'il lui arrivait, aucun hormis Laoise qui avait toujours su le comprendre, lors de leur dernière rencontre elle lui fit comprendre que jamais plus il ne verrait sa fille s'il continuait à se conduire de cette façon, que bientôt les derniers de ses amis finiraient par disparaitre et qu'il mourrait seul. Hodges ne lui en voulut pas mais le soir même il alla à l'aéroport, dans le taxi il remarqua une pub pour la Nouvelle-Zélande qui disait : commencez une nouvelle vie, changez de pays. La Nouvelle-Zélande vous souris. En arrivant à l'aéroport son choix était fait, se serait en Nouvelle-Zélande qu'il finirait sa vie.