17 ans, l'âge de l'insouciance et des fêtes interminables. J'étais ce genre de lycéen. Mais avant tout passait l'une de mes passions : le surf. Gros fan de ce sport que je pratiquais en compétition avec l'équipe du lycée de Wairoa, petite ville de l'île du Nord dite aussi Ile Fumante. Située à l'Ouest au bord de l'océan pacifique, je m'exerçais autant que je le pouvais et ce samedi n'échapperait pas à la règle. Entre potes, nous passerons l'après-midi ensemble à surfer pour finir par une petite soirée improvisée sur la plage. Quoi de plus sympa que tout cela ? Franchement, je ne savais pas. J'avais tout ce qu'il me fallait pour passer un samedi parfait : le surf, la bière et les filles.

Je nageais en direction opposé du rivage, m'éloignant deplus en plus des côtes néo-zéllandaise afin d'attraper la vague qui me permettra de monter sur cette planche que je chevauchais depuis maintenant quelques années. J'avais gagné avec elle, je n'allais donc pas la quitter. C'était mon petit bijou que j'avais acheté puis amélioré à ma façon par mes propres moyen. J'en étais fier. Je l'avais faite avec lui et c'était l'une dernière chose qui me raccrochait à son souvenir bien qu'il soit toujours présent dans mon esprit. Je me suis alors stoppé sur les flots de l'océan pacifique.

- Tu vois, je serais toujours avec toi... Ces moments passés ici seront toujours une pensée pour toi. Chuchotai-je avant de me retourner et d'attraper la vague qui arrivait à pleine vitesse.

♣ FLASH BACK. Il y a 2 ans. Mars 1996. 16H03. Maison des McGregor, Wairoa, Nouvelle-Zélande.

- Je suis rentré !! Hurlai-je en refermant la porte d'entrée derrière moi. Je savais que mon frère aîné était déjà dans la demeure familiale, je le prévenais donc de mon retour des cours et de mon premier entraînement de surf. Apparement, j'étais doué d'après le coach et je devais tout cela à John qui m'avait longuement aidé avant que je n'intègre l'équipe du collège de Wairoa. Nous avions conçu ma planche de surf et il m'avait donné quelques cours que j'avais toujours en mémoire.

J'étais donc d'un grand enthousiasme à mon arrivée. Je n'avais qu'une hâte : tout lui raconter du début jusqu'à la fin. Après tout, c'était grâce à lui si j'étais devenu accro à ce sport tout comme lui l'était. Il n'y avait qu'avec lui que je pouvais partager ces moments car lui seul me comprenait. Nous avions peut-être quatre ans de différence. John était peut-être dans sa dernière année de lycée, mais il ne m'avait jamais oublié. La famille était sacré, j'espèrais donc que ça continuerai encore et encore.

- John !! Personne ne répondait dans la maison. J'ai donc vite conclut qu'il devait se trouver dans l'atelier au fond du jardin, là où nous avions tout notre matériel pour surfer. Sans attendre une seconde de plus, je passai par la baie vitrée qui était ouverte pour me diriger vers le petit bâtiment réservé aux frères McGregor et leur surf. Sourire aux lèvres, j'ouvris difficilement la porte de l'atelier glissant en même temps ma planche à l'intérieur du lieu. Tu pourrais m'aider quand même, grand fénéant. Je me suis alors retourné et finit par laché ma planche sous la scène qui se déroulait sous mes yeux. La bouche entreouverte, les larmes me venaient aux yeux. Je le voyais, là, avec cette corde qui lui serrait le cou et cette chaise qui était renversé sur le côté. John ?!! Criai-je en courant vers lui, tentant en vain de le libérer et espèrant qu'il reviennent à lui. John !!!! Continuai-je sur un même crie de douleur intense. Je me dépéchais alors de le décrocher, le rattrapant dans mes bras et m'écroulant sous son poids. Je venais de réaliser qu'il ne se réveillerait plus et que je me retrouvais pour la première fois seul au monde.

Retour au Présent ♣

J'attrapais donc la vague en pensant fortement à mon frère décédé il y a déjà deux ans. Je pensais encore à lui malgrès le temps qui s'était écoulé et je ne pourrais jamais l'oublier. il m'avait tout appris concernant les filles, le surf et d'autres choses encore, utiles ou non. Je sautais alors sur ma planche, me redressant peu à peu alors que l'océan me portait. Je respirais à nouveau et je profitais pleinement de cet instant comme John l'aurait voulu. J'étais passé à autre chose. Mais je pensais toujours à lui. Je n'avais plus cette culpabilité me disant : "si j'étais arrivé quelques minutes plus tôt, peut-être aurais-je pu l'empêcher de passer à l'acte ?" ou encore "Pourquoi n'ai-je pas vu qu'il allait si mal ?". J'avais dépassé ce stade et désormais, j'étais un lycéen comme les autres avec un passé simplement plus tragique que dans la normale.

J'étais en stage. En stage dans l'un des plus prestigieux magazines du pays spécialisé dans le domaine géographique. Certes, ce n'était pas un thème que j'aimais particulièrement. Mais comme je pratiquais ce que j'aimais tant, je suivais le reporter auquel j'étais rattaché. Nous devions prendre quelques clichés du volcan qui pronait sur le Mont Egmont. J'étais étudiant en journalisme et j'avais déjà décidé de ma spécialisation. C'est pourquoi j'avais tout fait pour que mes stages se tournent vers le métier de reporter photographe. J'adorais ! Et je n'étais pas prêt d'abandonner cette voie que je savais la mienne.

- Alors mon petit, tu suis ? Me dit ce fameux reporter que je suivais depuis déjà quelques jours, deux pour être plus précis. J'avais le contact facile et nous nous sommes vite entendus passant au tutoiement et aux petites chamailleries amusantes.
- C'est plutôt à moi de te demander ça, mon vieux ! Lui rétorquai-je alors que nous grimpions encore pour atteindre le sommet de volcan et accomplir la "mission" qui nous était donnée : prendre des photos de la bête. J'avais 22 ans. J'étais donc en pleine forme. De plus je pratiquas le surf, j'avais donc surement plus de forme physique que l'autre reporter. J'en rigolais car c'était lui qui me suivait et que commençait à suer ainsi qu'à perdre son souffle. L'altitude n'était pas faite pour lui. Bon allez, je vais t'aider, papy. Donnes-moi ton matériel. Lui dis-je.
- Voilà pour toi. Tu feras un très bon assistant.

Nous continuiosn alors notre montée accompagné d'un vulcanologue au cas où le danger arrive. Après ce volcan était toujours actif. Une précaution était de rigueur. Autant avoir un professionnel pour nous aider en cas d'évènements inattendus. Il était vrai que ce spécialiste nous avait clairement dit qu'il n'y aurait certainement aucune surprise. Mais la sécurité et les changements d'humeur d'un volcan pouvait vite s'assombrirent. Déjà qu'une légère fumée se dégageait de son sommet. Mieux valait avoir toutes les informations en main et immédiatement pour s'en sortir sans le moindre dégats.

Un nouveau meurtre venait de se produire. Et c'était biensur toujours au même endroit que le corps avait été découvert : à Makara River. Je m'étais levé tôt ce matin-là et j'avais bien fait. Etant l'un des premier journaliste sur place, je pus interroger sans effort l'un des policier qui étendait le ruban jaune délimitant ainsi le périmètre autour du cadavre. Posant quelques questions, je notais toutes les réponses bien qu'elle ressemblait encore une fois à celles du crime précédent. Il n'y avait rien de bien nouveau jusqu'ici. Une personne s'était faite agressé pendant le courant de la nuit et le corps avait été retrouvé le lendemain matin près de la même rivère que pour toutes les autres enquête. Si je ne trouvais pas cette affaire intriguante, il y aurait bien longtemps que j'aurais laché. Cependant, le fait que l'on ne sache pas encore qui ou quoi aurait pu faire une telle chose ? Et comment ? J'enquêterais pour connaître toute la vérité. Après c'était mon travail depuis déjà quatre ans d'énoncer et de montrer aux habitants de Wellington la vérité au travers de mes articles. Oui j'étais devenu reporter photographe avec une légère spécialisation dans les affaires criminelles. Je m'approchais alors au plus du corps, demandant une faveur à un flic que je connaissais pour pouvoir être le seul journaliste à avoir une photo des plus proches de la scène de crime alors que la police scientifique s'organisait et identifiait le terrain.

- Je te revaudrais ça, Jim. Lui dis-je en prenant les photos dont j'avais besoin pour mon article.

Chose faite, je m'éloignais laissant la place aux autorités afin qu'il fasse enfin leur boulot. Quoi qu'il n'y avait pas forcément que des fénéants dans la police. Mais leur nombre restait à être vérifié. Je me reculais encore et encore cherchant un bon angle de vue pour avoir une vue général de la scène de crime. Je ne pouvais lâcher mon appareil photo tant que je n'aurais pas ce qu'il me faut et surtout tant que je n'aurais pas ce qu'il me plaise. Cela faisait quatre ans que je bossais pour le quotidien de la ville avec brio. Je n'allais donc pas commencer à regresser et à donner le plus faible de moi-même. Je ne le devais pas et surtout je ne le voulais pas.

Quelques minutes plus tard, je rangeais mes affaires, retirant en même temps la veste que je portais pour me retrouver en simple tee-shirt. La chaleur grimpait peu à peu et je commençais à avoir chaud sous ce tissu à manche longue. Je partis alors en direction du centre ville pour rejoindre mon bureau au journal de Wellington. Je n'étais pas très pressé de me retrouver dans un lieu complètement fermé. Je préférais me satisfaire de l'air extérieur. C'est pourquoi, je pris tout mon temps achetant en route un café au premier coffee shop que je croisais pour enfin reprendre du poil de la bête et de l'énergie grace à ma dose quotidienne de caféine.

Je marchais tranquillement sur le trottoir lorsque mon regard se détourna sur une belle demoiselle qui venait de me doubler. Blonde et très agréable à regarder, mes yeux ne purrent s'empêcher de la fixer. Elle semblait omnubiler par son téléphone qu'elle fonçait sans vraiment regarder où elle allait. Un sourire se dessina au coin de mes lèvres lorsque mon cerveau émit une hypothèse comme quoi elle ne s'arrêterait procbablement pas au passage piéton qui venait de passer au rouge. J'accélérais alors le pas pour finir par courir en voyant qu'elle ne s'arrêtait vraiment pas et qu'une voiture arrivait à tout vitesse. Dans un simple geste de la main fluide et rapide, je l'attrapais au niveau de son bras pour la retenir. L'attirant à moi, elle se retrouva contre moi.